Avez-vous déjà ressenti cet apaisement agréable que vous procure un séjour au vert, le réconfort insoupçonné du ronronnement d'un chat, le regain d'énergie né d'une marche en montagne... Et si l'on prêtait un peu plus attention à ces multiples offrandes de Dame Nature pour soulager les maux du cancer ?

La sylvothérapie
Avoir une Sylvie ou un Sylvain dans sa vie serait donc une forme de thérapie ? Mais non, voyons. Sylva c'est la forêt en latin. La sylvothérapie, c'est donc une pratique qui consiste à se reconnecter à la nature pour y puiser force, énergie et sérénité. Aussi appelée bain de forêt ou Shinrin Yoku en japonais, cette thérapie au vert s'est développée au Japon dans les années 80. Elle favoriserait la relaxation via une réduction de l'activité cérébrale et permettrait ainsi de renforcer le système immunitaire - dont la santé est inversement proportionnelle au degré de stress ressenti.

Bien que les études scientifiques sur le sujet manquent de données pour étayer la véracité de ces propos, ce sont les molécules de phytoncides qui seraient à l'origine de cet effet anti-stress. Diffusées dans l'air par les arbres afin de repousser les agresseurs bactériens et fongicides, ces molécules - sorte d'huiles essentielles volatiles - seraient absorbées par l'homme via sa peau et ses voix respiratoires lors d'une immersion en forêt. Elles auraient, semble t-il, un effet bénéfique sur le système nerveux parasympathique des humains, notamment en favorisant la détente.
Il est important de préciser une fois de plus que ces affirmations ne sont pas scientifiquement vérifiées pour le moment en dehors de quelques études effectuées sur un échantillon humain trop faible pour qu'elles soient prises en compte. Il est en revanche certain qu'une activité physique telle que la marche, effectuée dans un environnement vierge de toute pollution sonore, visuelle ou atmosphérique, aura des répercutions positives sur votre santé.
Faites-vous votre propre avis lors de votre prochaine ballade en forêt en faisant appel à chacun de vos sens.
Caressez l'écorce d'un arbre du bout des doigts, écoutez les bruits de la nature, respirez l'air pur qui vous environne ou encore observez avec émerveillement la frondaison des arbres pour vous imprégner des vertus calmantes de la couleur verte. Bon peut-être pas TOUS vos sens... On vous déconseille la salade de brindilles sur son lit de pissenlits, préférez votre marchand bio du coin pour stimuler vos papilles. Evitez également les embrassades fougueuses avec un chêne dont l'écorce, comme celle d'autres espèces d'arbres, pourrait héberger des mousses urticantes ou insectes en tout genre.
Pour les citadines d'entre vous qui n'auraient malheureusement pas une forêt à distance raisonnable, pourquoi ne pas vous renseigner sur les jardins communautaires de votre quartier ? Aussi appelés jardins partagés, il s'agit d'espaces verts cultivés et animés par les habitants d'un même quartier. Gérés par des riverains regroupés en association, ils facilitent les relations entre les différents lieux de vie de votre quartier : écoles, maisons de retraite, hôpitaux… Une belle occasion de mettre les mains dans la terre tout en faisant de belles rencontres. Le jardinage permet ainsi de relier son corps et sa tête lors d'une activité thérapeutique qui célèbre le ressenti, le vivant et l'émerveillement devant les choses simples.
Le pouvoir thérapeutique des animaux
Zoothérapie, médiation animale, équithérapie ... Les animaux peuvent nous faire beaucoup de bien également. Bien que l'animal ne soit évidemment pas un thérapeute en lui-même, il est considéré comme un intermédiaire de soin qui favorise l'amélioration de la vie quotidienne du patient. L'interaction animale n'est donc pas guérisseuse, à proprement parler, mais peut aider le patient à s'ancrer d'avantage dans le présent, à libérer ses émotions, ou encore à inverser les rôles patients / soignants.
S'occuper de l'animal peut permettre de mettre entre parenthèses son rôle habituel de malade le temps de quelques caresses.

Qu'il s'agisse du ronronnement apaisant d'un chat, de l'empathie réconfortante d'un chien ou encore de la confiance en soi retrouvée grâce à une séance d'équithérapie, les animaux savent faire preuve de ce soutien infaillible si important pour les patients atteints d'un cancer. Cet amour inconditionnel permettrait d'ailleurs d'accroître la production d’ocytocine, l’hormone du bonheur.
Ces bienfaits s'expliquent notamment par la relation de non jugement instaurée avec l'animal grâce à la spontanéité de ce dernier. Une relation saine induite au travers d'une communication multicanale. Le toucher, le regard, une simple présence : la communication non verbale dépasse de loin le langage lorsqu'il s'agit de construire une sphère d'intimité avec l'animal. Animal qui peut également représenter l'élément déclencheur des activités motrices rendues parfois difficiles par la maladie ou les effets secondaires de votre traitement. Les promenades avec un chien par exemple pourront être une belle occasion de vous surpasser physiquement pour marcher un peu plus longtemps ou un peu plus loin.
Comment trouver un zoothérapeute ? En posant la question à votre équipe médicale, via le bouche à oreille ou encore en consultant l'annuaire du SFZ. Il vous est conseillé de vérifier que le zoothérapeute détient l'ACACED (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d'Espèces Domestiques), une attestation de suivi vétérinaire et de bonne santé des animaux ainsi qu'une formation en zoothérapie acquise avec un minimum de 70 heures. L'objectif de la séance - estime de soi ou lâcher prise par exemple - sera à établir en amont avec le thérapeute. Comptez un tarif pouvant aller de 35€ à 60€ de l'heure selon votre région et l'animal accompagnant.
Si vous avez la chance d'avoir un petit compagnon animal à domicile, prenez tout de même quelques précautions en amont de votre traitement oncologique. Une visite chez le vétérinaire vous permettra de vérifier que votre animal est à jour dans ses vaccins et ses traitements anti-parasitaires pour éviter qu'il ne vous transmette quelque infection que ce soit. Lors de votre traitement, évitez également de vous faire lécher par votre boule de poils car sa bouche pourrait contenir des bactéries ou parasites.
La puissance de l'aventure en plein air
Nous savons que certaines d'entre vous ont le sens du défi et une envie viscérale de reprendre des forces rapidement pour prendre part à de nouvelles aventures en plein air. Le sens de l'aventure n'est pas toujours incompatible avec le cancer ni avec votre traitement. Relever un défi sportif peut d'ailleurs aider les patients atteints d'un cancer à prendre conscience de leurs forces, à reprendre confiance et même à retrouver espoir dans la vie, en recréant progressivement une zone de confort élargie.

Dans les Hautes-Pyrénées, l’association Soum de Toy organise par exemple des séjours pour les femmes en rémission de cancer. Ces séjours sont basés sur des activités physiques et des instants bien-être ayant pour objectif d’aider les patientes à retrouver un équilibre de vie et à reconstruire leur estime de soi. Randonnées, marche nordique, raquettes en période hivernale, escalade, yoga, méditation... Les activités sont programmées à la mesure des capacités du groupe et en toute bienveillance. Des séjours similaires sont également proposés au pied du Mont-Blanc par l'association A chacun son Everest (il faudra cependant répondre à plusieurs critères d'éligibilité détaillés sur leur site).
Pour celles d'entre vous à la recherche d'une activité de groupe plus régulière, sachez que le Dragon-boat est un sport aquatique qui a la particularité d'être recommandé aux patientes atteintes d'un cancer - même en cours de traitement. Cette longue embarcation chinoise, qui peut faire penser à l'aviron, se pratique en équipage et offre de nombreux bénéfices tant sur le plan physique que psychologique. Rendez-vous sur le site de la Fédération Française de Kayak et Sports de Pagaie pour trouver un club près de chez vous. N'hésitez pas à vous rapprocher de votre Ligue contre le cancer régionale afin de prendre connaissance de toutes les initiatives locales.
Enfin pour celles qui auraient besoin d'aventure, certes, mais tout en douceur, nous vous recommandons les retraites de Yoga organisées par Namastrip ou par Le Yogascope pour une parenthèse sans stress, au plus près de la nature, avec pour seul et unique objectif de prendre soin de vous. Namastrip nous a notamment recommandé leur retraite No Stress & Yoga en Provence - adaptée aux débutantes - qui a lieu régulièrement et est animée par Audrey, une professeur de Yoga très à l'écoute qui saura adapter la pratique du Yoga selon vos besoins. Pour sa part, Le Yogascope vous conseille les retraites animées par Mayana, qui propose une pratique qui calme, stabilise et apaise avec un travail profond sur toute la sphère émotionnelle. De quoi vous ressourcer en profondeur.
Respirer, marcher, observer. Ce retour aux gestes basiques rendu parfois difficile par votre parcours de soin et par la maladie. Laissez-vous guider par Mère Nature, elle vous donnera l'énergie de reprendre goût en la vie et en ces choses si simples mais pourtant essentielles pour guérir plus vite.
Prenez soin de vous,
Tendrement

PS: Renée n'est en aucun cas rémunérée ou sponsorisée par les marques, produits ou intervenants cités dans cet article. Il s'agit de recommandations non exhaustives basées sur nos recherches.